House of Gucci by Sara Gay Forden

House of Gucci by Sara Gay Forden

Auteur:Sara Gay Forden
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Harper Collins France
Publié: 2021-10-19T05:10:53+00:00


12

Divorce

Le soleil brillait de mille feux au matin du 22 janvier 1990, réchauffant quelque peu l’atmosphère tandis que, dans l’église Santa Chiara, affluait la foule, emmitouflée de laine ou de fourrure, venue rendre un dernier hommage à Aldo Gucci. Sa mort avait choqué bon nombre de ses amis et de ses connaissances. Dynamique et vif jusqu’à la fin, Aldo paraissait bien plus jeune que ses quatre-vingt-quatre ans. Rares étaient ceux qui connaissaient son âge ou qui savaient que le gourou de Gucci suivait un traitement contre un cancer de la prostate. Moins d’un an s’était écoulé depuis qu’il avait été contraint à céder ses parts.

Aldo avait finalement divorcé d’Olwen en 1984, longtemps après leur séparation de corps en 1978. Mais il lui rendait visite chaque fois qu’il se trouvait à Rome, entrant et sortant de la villa qu’il avait fait construire sur la via della Camilluccia aussi librement que s’il y vivait encore. Dans l’intervalle, il avait pu mener son existence comme il l’entendait et avec la personne de son choix ; il avait même épousé Bruna aux États-Unis.

Il avait passé les fêtes de Noël 1989 au calme avec sa seconde femme et leur fille Patricia. Ensuite, il avait contracté une mauvaise grippe, suivie de complications. Le jeudi soir, il avait sombré dans le coma. Le vendredi, son cœur cessait de battre.

Dans l’église, Giorgio, Roberto, Paolo et leurs familles respectives prirent place aux premiers rangs, à proximité du cercueil de leur père. Maurizio avait fait le voyage de Milan avec Andrea Morante. Ce dernier demeura contre le mur du fond, désireux de ne pas s’imposer en cette heure de recueillement familial, tandis que le jeune P-DG de Gucci s’avança et se posta, debout et seul, non loin de ses cousins.

À l’autre bout de l’église, en retrait, se tenaient Bruna et Patricia, qui ignoraient quelle serait leur part dans la cérémonie. Giorgio alla les accueillir et les conduisit vers les bancs où siégeaient les membres du clan. Roberto escorta sa mère Olwen, frêle et âgée, d’un air protecteur. Peu après les funérailles, elle serait admise dans une clinique romaine. Par-delà la mort, Aldo parvenait encore à attiser les rancœurs : il avait légué ses biens américains, estimés à quelque 30 millions de dollars, à Bruna et Patricia. Cette décision fut âprement contestée par Olwen et deux de ses fils – Roberto et Paolo –, après quoi un accord amiable fut conclu entre les deux parties.

Transi par les courants d’air glacé, Maurizio fixait ses mains jointes et se laissait bercer par la voix du prêtre. Il revoyait Aldo gravir quatre à quatre les marches de l’escalier de son bureau via Condotti, aboyer des ordres à son aréopage de vendeurs, entretenir sa cour dans la boutique new-yorkaise, où il autographiait des paquets-cadeaux. Il entendait encore son oncle répéter son adage préféré sur la dynamique familiale : « Ma famille est un train, dont je suis le moteur. Sans train, le moteur n’est rien. Sans moteur, le train n’avance pas. » Tandis que ses



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